dimanche 9 octobre 2011

analyse et plan de synthèse du corpus tiré du site magister

Analyse des documents du corpus sur les valeurs du sport tiré du site magister
http://www.site-magister.com/bts/resume.htm
Document 1 :
1. Le sport reflète l’organisation du système capitaliste.
2. A la recherche du profit correspond la quête de la performance.
3. Les deux fonctionnent dans le cadre de la concurrence.
4. C’est pourquoi le sport est né comme le capitalisme au début de la Révolution industrielle.
5. C’est pourquoi aussi le sport s’est progressivement parcellarisé et le corps s’est mécanisé.
6. L’idéologie du sport dérive de l’idéologie capitaliste.
7. Aujourd’hui, devenu universel, il incarne l’idéal humaniste.
8. Cet idéal repose sur l’acharnement, le sacrifice, l’obéissance et le respect de l’adversaire.
9. Le sport est la vitrine du capitalisme.
10. Il prétend instaurer une égalité entre les classes et les peuples.
11. C’est pourquoi il est le masque avantageux du capitalisme.
12. Il est devenu ainsi l’ersatz de l’idéal religieux et le vecteur de la communion sociale.



Document 2 :
1. Le foot est devenu un spectacle factice.
2. Les arbitres ne sont plus là pour appliquer les règles.
3. Le marquage n’est plus l’objectif du jeu.
4. Le foot est devenu le miroir de notre société avec ses tares : l’argent, la violence, la tromperie et l’ennui.
5. Pinochet avait raison.
6. Le stade est devenu un champ de bataille où s’affrontent des supporters ivres et enragés.
7. Les footballeurs sont devenus cyniques comme les télés.
8. On pourrait envisager une année sans foot.



Document 3 :
1. Le sport marie concurrence et justice puisque le meilleur est toujours le vainqueur.
2. Le sport serait une thérapie contre l’addiction et la violence.
3. Le dopage sert à améliorer les performances individuelles.
4. On utilise de plus en plus de produits légaux ou non pour le confort ou le plaisir.
5. La limite entre drogue et remède est assez floue.
6. Au début la drogue était associée à la révolte des jeunes.
7. On a de plus en plus recours au dopage pour améliorer ses performances dans une société de concurrence.
8. C’est pourquoi le sport inspire les chefs d’entreprises.
9. Aujourd’hui les addictions sont de plus en plus répandues.
10. L'’addiction permet de supprimer les doutes et de valoriser son image.



Document 4 :
1. Un homme très musclé à la boîte crânienne peu développée contracte fièrement son biceps en forme d’hémisphère cérébral.
2. Le développement physique se fait parfois au détriment du développement intellectuel.





Plan :

Problématique : Le sport reflète-t-il exactement la société ?

I) Le sport donne une image trompeuse de notre société :
a) Le sport semble incarner un idéal :
Aujourd’hui, devenu universel, il incarne l’idéal humaniste. (doc.1)
Cet idéal repose sur l’acharnement, le sacrifice, l’obéissance et le respect de l’adversaire. (1)
Il est devenu ainsi l’ersatz de l’idéal religieux et le vecteur de la communion sociale. (1)
Le sport marie concurrence et justice puisque le meilleur est toujours le vainqueur. (3)
Le sport serait une thérapie contre l’addiction et la violence. (3)
Le dopage sert à améliorer les performances individuelles mais il crée une injustice. (3)
Le développement musculaire semble plus important que le développement intellectuel. Un homme très musclé à la boîte crânienne peu développée contracte fièrement son biceps en forme d’hémisphère cérébral. (4)
b) En fait, Le sport est la vitrine du capitalisme. C’est pourquoi il est le masque avantageux du capitalisme. (1)
Il prétend instaurer une égalité entre les classes et les peuples. (1)
c) De plus Le foot est devenu un spectacle factice. (2)
Les arbitres ne sont plus là pour appliquer les règles. (2)
Le marquage n’est plus l’objectif du jeu. (2)


II) Cependant, sur bien des points, le sport donne une image véridique de notre société
a) Le sport reflète l’organisation du système capitaliste. (1)
A la recherche du profit correspond la quête de la performance. (1)
Les deux fonctionnent dans le cadre de la concurrence. (1)
C’est pourquoi le sport est né comme le capitalisme au début de la Révolution industrielle. (1)
C’est pourquoi aussi le sport s’est progressivement parcellarisé et le corps s’est mécanisé. (1)
L’idéologie du sport dérive de l’idéologie capitaliste. (1)
b) Le foot est devenu le miroir de notre société avec ses tares : l’argent, la violence, la tromperie et l’ennui. (2)
Pinochet avait raison. (2)
Le stade est devenu un champ de bataille où s’affrontent des supporters ivres et enragés. (2)
Les footballeurs sont devenus cyniques comme les télés. (2)
On pourrait envisager une année sans foot. (2)
c) Le dopage dans le sport reflète le développement de l’addiction dans notre société :
On utilise de plus en plus de produits légaux ou non pour le confort ou le plaisir. (3)
La limite entre drogue et remède est assez floue. (3)
Au début la drogue était associée à la révolte des jeunes. (3)
On a de plus en plus recours au dopage pour améliorer ses performances dans une société de concurrence. (3)
C’est pourquoi le sport inspire les chefs d’entreprises. (3)
Aujourd’hui on est de plus en plus en addiction. (3)
L’addiction permet de supprimer les doutes et de valoriser son image. (3)
Le développement musculaire est une sorte d’addiction. (4)

jeudi 29 septembre 2011

Les règles de la synthèse par Ranjan Gowsi EEC1

La synthèse est faite de trois parties : 

- Introduction 
- Plusieurs parties de développement 
- Conclusion
Chaque partie fait un paragraphe. Avant de commencer une synthèse il faut bien 
analyser les documents. La synthèse doit faire au minimum deux pages et demie. 
 
Introduction:
- Amorce : un fait, une idée qui justifie la question problématique
- Faire apparaître le thème
- Présentation du corpus 
- Une question problématique 
- Annonce du plan  
Ne pas faire le résumé des textes dans l'introduction  
L'introduction doit faire 10 lignes environ. 
   
Développement: 
- Le développement doit avoir 2 à 4 parties  
- Chaque partie doit comporter des informations de chaque document  
- Des références pour chaque proposition 
- Chaque partie doit être organisée  
- Chaque partie doit comporter une phrase de conclusion 
- Ne pas copier le texte. Les idées doivent être reformulées. 
Par exemple: selon l'auteur, d'après l'auteur, etc... 
 
Conclusion: 
- La conclusion doit reprendre les idées forces du développement
- Elle doit faire 7/8 lignes environ.




lundi 21 mars 2011

Régis TOMAS, "Le Plaisir de rire", Multitudes, 2007

Un repas, un dimanche comme les autres, une famille comme les autres. Entre les nouvelles, les souvenirs et les remarques s’invitent quelques blagues faciles à l’humour aussi gras que le gigot d’agneau aux flageolets et les rires complaisants. Le moment est à la détente et la finesse en vacances. Il ne fait pas bon dans ces cas-là s’extirper de la connivence. Le rire fait partie des réjouissances et malheur au trouble-fête qui mesure la cruauté de ces amusements coutumiers.
Blondes, Arabes, juifs, Belges, politiques, prostituées. La caricature est poussée à son paroxysme, la nuance écartée, la charité oubliée. Le rire semble à ce moment-là posséder ce pouvoir inouï de réunir l’oncle raciste et le neveu gauchiste, de briser les clivages les plus épidermiques autour de la gaudriole. Pis, nous rions aussi, laissant un instant la lucidité au placard, faisant fi de notre belle conscience morale. Nous nous laissons porter joyeusement par ce mouvement dans lequel le proche se réjouit sur le dos du lointain. Et nous aimons ça.
Le plaisir de rire est-il foncièrement malsain ? Bergson l’avait bien affirmé: « (Le rire) a pour fonction d’intimider en humiliant. Il n’y réussirait pas si la nature n’avait laissé à cet effet, dans les meilleurs d’entre les hommes, un petit fond de méchanceté, ou tout au moins de malice 2. » Ce phénomène, si innocent en apparence, ne serait donc toujours qu’une moquerie déguisée, qu’un instrument inconscient de coercition. La société corrigerait grâce à lui, sans l’ombre d’une pitié et, parfois, injustement, toute « raideur du caractère » 3, toute inadaptation à la vie, inadaptation nuisible au bon fonctionnement de la vie en commun. Dans cette vision profondément pessimiste, le rieur se transforme en un policier involontaire de l’ordre social, le « plaisir de rire
(en une) intention inavouée d’humilier » 4. Je repense alors à la semaine dernière, à ce garçon de café qui fit tomber son plateau surchargé au milieu de la salle et qui essuya les rires des consommateurs en même temps que ses chaussures. Il fera plus attention à l’avenir. C’est certain. Le souvenir cuisant de la honte restera marqué au fer rouge.

dessin humoristique publié sur le site "leblogdecoco.fr"


extrait de "L'Homme qui rit" de Victor Hugo

De toutes les laves que jette la bouche humaine, ce cratère, la plus corrosive, c'est la joie. Faire du mal joyeusement, aucune foule ne résiste à cette contagion. Toutes les exécutions ne se font pas sur des échafauds, et les hommes, dès qu'ils sont réunis, qu'ils soient multitude ou assemblée, ont toujours au milieu d'eux un bourreau tout prêt, qui est le sarcasme. Pas de supplice comparable à celui du misérable risible. Ce supplice, Gwynplaine le subissait. L'allégresse, sur lui, était lapidation et mitraille. Il était hochet et mannequin, tête de turc, cible. On bondissait, on criait bis, on se roulait. On battait du pied. On s'empoignait au rabat. La majesté du lieu, la pourpre des robes, la pudeur des hermines, l'in-folio des perruques, n'y faisait rien. Les lords riaient, les évoques riaient, les juges riaient. Le banc des vieillards se déridait, le banc des enfants se tordait. L'archevêque de Canterbury poussait du coude l'archevêque d'York. Henry Compton, évêque de Londres, frère du comte de Northampton, se tenait les côtes. Le lord-chancelier baissait les yeux pour cacher son rire probable. Et à la barre, la statue du respect, l'huissier de la verge noire, riait.
Gwynplaine, pâle, avait croisé les bras; et, entouré de toutes ces figures, jeunes et vieilles, où rayonnait la grande jubilation homérique, dans ce tourbillon de battements de mains, de trépignements et de hourras, dans cette frénésie bouffonne dont il était le centre, dans ce splendide épanchement d'hilarité, au milieu de cette gaîté énorme, il avait en lui le sépulcre. C'était fini. Il ne pouvait plus maîtriser ni sa face qui le trahissait, ni son auditoire que l'insultait.
Jamais l'éternelle loi fatale, le grotesque cramponné au sublime, le rire répercutant le rugissement, la parodie en croupe du désespoir, le contre-sens entre ce qu'on semble et ce qu'on est, n'avait éclaté avec plus d'horreur. Jamais lueur plus sinistre n'avait éclairé la profonde nuit humaine.
Gwynplaine assistait à l'effraction définitive de sa destinée par un éclat de rire. L'irrémédiable était là. On se relève tombé, on ne se relève pas pulvérisé. Cette moquerie inepte et souveraine le mettait en poussière.

vendredi 4 mars 2011

sujet de synthèse et d'écriture personnelle sur le rire :

Vous traiterez les deux questions suivantes :
1) Vous ferez une synthèse concise, objective et ordonnée des documents suivants consacrés au rire. (40 points)
2) Pensez-vous que le rire soit un bon moyen de communiquer ? (20 points)
Document 1 : [Monsieur Jourdain, bourgeois qui veut imiter les nobles, s’est fait faire un habit d’homme de qualité, qui provoque l’hilarité de sa servante.]
Nicole, Monsieur Jourdain, Laquais.
Monsieur Jourdain
Nicole !
Nicole
Plaît-il ?
Monsieur Jourdain
Écoutez.
Nicole, rit.
Hi, hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Qu’as-tu à rire ?
Nicole
Hi, hi, hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Que veut dire cette coquine-là ?
Nicole
Hi, hi, hi. Comme vous voilà bâti ! Hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Comment donc ?
Nicole
Ah ! ah ! mon Dieu ! Hi, hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Quelle friponne est-ce là ! Te moques-tu de moi ?
Nicole
Nenni, Monsieur, j’en serais bien fâchée. Hi, hi, hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Je te baillerai sur le nez, si tu ris davantage.
Nicole
Monsieur, je ne puis pas m’en empêcher. Hi, hi, hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Tu ne t’arrêteras pas ?
Nicole
Monsieur, je vous demande pardon ; mais vous êtes si plaisant, que je ne saurais me tenir de rire. Hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Mais voyez quelle insolence !
Nicole
Vous êtes tout à fait drôle comme cela. Hi, hi.
Monsieur Jourdain
Je te…
Nicole
Je vous prie de m’excuser. Hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Tiens, si tu ris encore le moins du monde, je te jure que je t’appliquerai sur la joue le plus grand soufflet qui se soit jamais donné.
Nicole
Hé bien, Monsieur, voilà qui est fait, je ne rirai plus.
Monsieur Jourdain
Prends-y bien garde. Il faut que pour tantôt tu nettoies…
Nicole
Hi, hi.
Monsieur Jourdain
Que tu nettoies comme il faut…
Nicole
Hi, hi.
Monsieur Jourdain
Il faut, dis-je, que tu nettoies la salle, et…
Nicole
Hi, hi.
Monsieur Jourdain
Encore !
Nicole
Tenez, Monsieur, battez-moi plutôt et me laissez rire tout mon soûl, cela me fera plus de bien. Hi, hi, hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
J’enrage.
Nicole
De grâce, Monsieur, je vous prie de me laisser rire. Hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Si je te prends…
Nicole
Monsieur… eur, je crèverai… ai, si je ne ris. Hi, hi, hi.
Monsieur Jourdain
Mais a-t-on jamais vu une pendarde comme celle-là ? Qui me vient rire insolemment au nez, au lieu de recevoir mes ordres ?
Nicole
Que voulez-vous que je fasse, Monsieur ?
Monsieur Jourdain
Que tu songes, coquine, à préparer ma maison pour la compagnie qui doit venir tantôt.
Nicole
Ah ! par ma foi ! je n’ai plus envie de rire ; et toutes vos compagnies font tant de désordre céans, que ce mot est assez pour me mettre en mauvaise humeur.
Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670.
Document 2 :
Premièrement, peut-on rire de tout ?
Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?
A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversions radiophoniques, Luis Rego et Claude Villers.
S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l'heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé et, le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, nous sommes fauchés, un jour, par le croche-pied de la mort imbécile et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. Alors, quelle autre échappatoire que le rire, sinon le suicide ? Poil aux rides ?
Donc, on peut rire de tout, y compris de valeurs sacrées, comme par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la défense passive, ici présent. Elle s'appelle Marika, c'est la seule aryenne au monde qui peut le supporter, ce qu'on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable et peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyé de Lisbonne en paquet fado.
Deuxième question : peut-on rire avec tout le monde ?
C'est dur… Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d'inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d'un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine et, la présence, à mes côtés, d'un militant d'extrême droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune au-dessus de la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas.
Pierre Desproges Les Réquisitoires du Tribunal des Flagrants Délires - Tome 1 - Seuil-France-Inter - 11-2003
Document 3 :
Le rire est un antécédent évolutionnaire de la joie humaine, qui aurait évolué chez les chimpanzés et chez les êtres humains pour établir une hiérarchie sociale. Le rire serait un outil (Un outil est un objet finalisé utilisé par un être vivant dans le but d'augmenter son efficacité naturelle dans l'action. Cette augmentation se traduit par la simplification des actions entreprises, par une plus...) de survie, pas nécessairement une réponse intellectuelle à l'humour. Telle est l'hypothèse de plusieurs chercheurs - neuroscientifiques, psychologues sociaux - qui étudient le rire de manière scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui se consacre à l'étude d'un domaine avec la rigueur et les méthodes scientifiques.).
Jaak Panksepp, un neuroscientifique et psychologue à Washington State University, a découvert que les rats émettent un son ultrasonique (inaudible pour les humains sans équipement spécial) quand ils sont chatouillés, son qui pourrait ressembler aux vocalisations émises par les petits enfants qui rient quand ils sont incités à jouer socialement. Le rire provoquerait chez les animaux l'activation de circuits euphoriques, ce qui serait une indication pour l'interaction amicale en exprimant un message rassurant quant à l'intention de jeu et de non agression.
Chez les humains, il semble qu'il y ait des différences dans la fréquence du rire entre hommes et femmes et également que les personnes rient pour "lubrifier la relation sociale". Le Dr Robert Provine, un neuroscientifique de l'Université de Maryland Baltimore County (UMBC) a remarqué, en observant les gens dans la rue, dans les cafés, etc., que les femmes sont plus portées à rire pendant leurs conversations que les hommes, ce qui n'apparaît pas comme dû au fait que la conversation soit plus drôle. Une explication serait que les femmes sont plus sensibles aux interactions sociales. Par ailleurs une étude norvégienne semble montrer qu'avoir un bon sens de l'humour est directement associé à la longévité.
Selon le Dr Provine et le Dr Panksepp, le rire aide à contribuer au développement d'une hiérarchie sociale et à signaler l'amitié plutôt que l'agression. Le rire est donc un signe social. Le rire serait une réponse automatique, involontaire, et non un stratagème conscient... et chez les humains, celui qui rit n'est pas forcément amusé (l'acte de rire n'est pas toujours un signe d'humour !). De la même façon, la complexité (La complexité est une notion utilisée en philosophie, épistémologie (par exemple par Anthony Wilden ou Edgar Morin), en physique, en biologie (par exemple par Henri Atlan), en sociologie, en informatique ou en sciences de...) intrinsèque à une personne - comme l'identité culturelle, la personnalité, le milieu sociologique, les expériences vécues - fait qu'une blague peut être drôle pour l'un et pas du tout pour l'autre. Finalement, comme vous le savez sûrement déjà, le rire est aussi une expérience collective ; les humains auraient une tendance à rire plus dans une salle de cinéma (On nomme cinéma une projection visuelle en mouvement, le plus souvent sonorisée. Le terme désigne indifféremment aujourd'hui une salle de projection ou l'art en lui-même.) pleine qu'en regardant le même film seuls chez eux.
« La science du rire » in bulletins-electroniques.com.
Document 4 :

Dessin extrait du site le-petit-monde-d-anna.com
corrigé du travail d'écriture personnelle :
Le rire est considéré comme un réflexe. Cependant, il est aussi un moyen de communiquer, à la différence, par exemple, de l’éternuement et de bien d’autres réflexes. On peut se demander s’il est un bon moyen de communiquer. Pour répondre à cette question, nous commencerons par définir le rire et par dire ce qu’on attend d’un bon moyen de communication. Ensuite, nous comparerons ces deux notions afin de savoir si la deuxième peut être le prédicat de la première.
Le rire, pris comme substantif, a deux sens. D’une part il désigne la manifestation d’une émotion par des contractions musculaires et des sons saccadés. D’autre part, il désigne le genre comique. Vu le temps et la place dont nous disposons, nous nous contenterons du premier sens, qui est le plus courant. Un moyen de communication est un moyen de transmettre des informations ou de faire partager un sentiment. Qu’attend-on d’un bon moyen de communiquer ? L’essentiel est que l’information soit correctement transmise, qu’il n’y ait pas de déperdition ou de malentendu. Quant au partage de l’émotion, le moyen est bon si le partage se fait sans erreur ou affaiblissement. Nous devons donc savoir si l’éclat de rire transmet l’information sans erreur ou déperdition.
Observons les faits que chacun peut constater. Quand on voit quelqu’un rire, il arrive que l’on ne sache pas comment interpréter ce rire. S’agit-il d’un amusement, d’une moquerie, d’une réaction nerveuse dépourvue de signification ? Vous pouvez répondre si vous connaissez la raison du rire, mais cette raison n’est pas toujours apparente. Le rire, en tant que manifestation d’une émotion, n’est donc pas toujours clair, loin de là. Il vous est certainement arrivé de ne pas savoir exactement comment comprendre le rire d’une personne. Cette manifestation n’a donc pas la clarté qu’on attend d’un bon moyen de communication. Bien souvent, le sens de ce message vous échappe. C’est que le rire manque de nuance. Presque tous les rires sont semblables, ou à peu près. Communiquer par le rire revient donc à exprimer des intentions très diverses à l’aide d’un signe toujours identique. C’est comme si l’on disait la joie, le mépris, l’étonnement, la timidité, avec toujours la même phrase. De plus, on ne peut exprimer beaucoup de choses par le rire. Pour la transmission de l’information, le rire est donc un moyen limité et assez confus. Pour le partage de l’émotion, il est efficace. En effet, il attire l’attention et bien souvent nous semble agréable, au point qu’on a envie de l’imiter. On dit souvent, à juste titre, que le rire est contagieux. Il nous apporte peu de connaissance, nous livre une signification assez pauvre, mais nous amène facilement à lui faire écho.
Nous avons donc vu que le rire communique peu de choses, certaines tonalités de l’émotion, la joie, la surprise, le mépris. Mais il se partage aisément. En somme, le rire est un message qui crée un mimétisme sans pour autant nous livrer une idée claire et enrichir notre compréhension. Nous voyons rire, nous ne savons pas très bien quelle pensée, quel sentiment se cachent exactement derrière ce rire, quel est le contenu du message. Mais nous renvoyons ce signe à celui qui l’a émis, notre instinct ou notre plaisir nous dictent une réponse identique.

sujet de BTS sur le rire :

I) Vous ferez une synthèse concise, objective et ordonnée des documents suivants consacrés au rire satirique.

II) Sujet d’écriture personnelle : Pensez-vous que le rire qui dénonce est toujours justifié ?

Document 1 :

Molière, Préface du Tartuffe, 1664.

Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée; et les gens qu'elle joue (1) ont bien fait voir qu'ils étaient plus puissants en France que tous ceux que j'ai joués jusques ici. Les marquis, les précieuses, les cocus et les médecins ont souffert doucement qu'on les ait représentés, et ils ont fait semblant de se divertir, avec tout le monde, des peintures que l'on a faites d'eux; mais les hypocrites n'ont point entendu raillerie; ils se sont effarouchés d'abord, et ont trouvé étrange que j'eusse la hardiesse de jouer leurs grimaces et de vouloir décrier un métier (2) dont tant d'honnêtes gens se mêlent. C'est un crime qu'ils ne sauraient pardonner; et ils se sont tous armés contre ma comédie avec une fureur épouvantable. Ils n'ont eu garde de l'attaquer par le côté qui les a blessés: ils sont trop politiques pour cela, et savent trop bien vivre pour découvrir le fond de leur âme. Suivant leur louable coutume, ils ont couvert leurs intérêts de la cause de Dieu; et Le Tartuffe, dans leur bouche, est une pièce qui offense la piété. Elle est, d'un bout à l'autre, pleine d'abominations, et l'on n'y trouve rien qui ne mérite le feu. Toutes les syllabes en sont impies; les gestes même y sont criminels; et le moindre coup d'œil, le moindre branlement de tête, le moindre pas à droite ou à gauche y cache des mystères qu'ils trouvent moyen d'expliquer à mon désavantage. J'ai eu beau la soumettre aux lumières de mes amis, et à la censure de tout le monde, les corrections que j'y ai pu faire, le jugement du roi et de la reine, qui l'ont vue, l'approbation des grands princes et de messieurs les ministres, qui l'ont honorée publiquement de leur présence, le témoignage des gens de bien, qui l'ont trouvée profitable, tout cela n'a de rien servi. Ils n'en veulent point démordre; et, tous les jours encore, ils font crier en public des zélés indiscrets, qui me disent des injures pieusement, et me damnent par charité.(…)

Si l'on prend la peine d'examiner de bonne foi ma comédie, on verra sans doute que mes intentions y sont partout innocentes, et qu'elle ne tend nullement à jouer (3) les choses que l'on doit révérer; que je l'ai traitée avec toutes les précautions que me demandait la délicatesse de la matière et que j'ai mis tout l'art et tous les soins qu'il m'a été possible pour bien distinguer le personnage de l'hypocrite d'avec celui du vrai dévot. J'ai employé pour cela deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat. Il ne tient pas un seul moment l'auditeur en balance; on le connaît d'abord aux marques que je lui donne; et, d'un bout à l'autre, il ne dit pas un mot, il ne fait pas une action, qui ne peigne aux spectateurs le caractère d'un méchant homme, et ne fasse éclater celui du véritable homme de bien que je lui oppose.

Je sais bien que, pour réponse, ces messieurs tâchent d'insinuer que ce n'est point au théâtre à parler de ces matières; mais je leur demande, avec leur permission, sur quoi ils fondent cette belle maxime. (…)

Si l'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas par quelle raison il y en aura de privilégiés. Celui-ci est, dans l'État, d'une conséquence (4) bien plus dangereuse que tous les autres; et nous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction. Les plus beaux traits d'une sérieuse morale sont moins puissants, le plus souvent, que ceux de la satire; et rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts. C'est une grande atteinte aux vices que de les exposer à la risée de tout le monde. On souffre aisément des répréhensions (5); mais on ne souffre point la raillerie. On veut bien être méchant, mais on ne veut point être ridicule.

1. Il s’agit des faux dévots, individus qui manifestent une piété exagérée et hypocrite.

2. Attaquer la réputation de la fausse dévotion.

3. Tourner en ridicule.

4. D’une importance, d’une gravité.

5. Blâmes.

Document 2 :

Claude Imbert, « Le temps de la dérision », Le Point.

Ne riez pas, le rire mérite un peu de sérieux : celui de sa signification sociale. Parce qu'il ouvre une voie naturelle et efficace pour la formation des consensus sociaux, il devient un marqueur privilégié de l'air du temps.

Sans sombrer dans les définitions mouvantes de quelques agents du rire collectif - ironie, satire, humour («Vouloir le définir, c'est prendre le risque d'en manquer ») -, nous voyons qu'en un demi-siècle la tonalité générale du rire a changé. Le rire convivial, cordial, chaleureux, le rire d'accueil s'est refroidi. Parmi toutes sortes de rires, le rire d'exclusion, de dénonciation prend le dessus. On ne rit pas moins, mais on ricane plus. Voyez, ces jours-ci, l'affaire Guillon. Cet amuseur matinal de France-Inter jette à grandes brassées Strauss-Kahn, Sarkozy et une flopée de ministres dans son baquet d'acide. Ils gémissent, mais l'Audimat auréole Guillon. La dérision souveraine emplit de son fiel la satire politique. Ce n'est pas nouveau. Mais de nos jours la médiatisation amplifie son empire. Le rire a ses bas-fonds : la dérision y règne.

Dans son registre critique, lorsqu'il châtie les mœurs, une des fonctions du rire est de faire éclater la chape de comédie dont chacun, par conventions sociales, s'enveloppe. Dans notre époque où se trame la grande sape d'un ordre ancien, le rire est bon soldat de cette démolition.

Il prend pour cible les grandes institutions, pouvoirs et hiérarchies. Mais aussi, de nos jours, les sentiments, rites ou vestiges de la tradition. La dérision moderne s'acharne à débusquer, sous la défroque sociale, la chiennerie et le « rien » de chaque homme. La maladie et la mort elles-mêmes subissent ses outrages. Bergson pensait que le rire exigeait une « anesthésie momentanée du cœur ». La dérision, en tout cas, ne se prive pas de passer au Karcher des sentiments réputés respectables.

Sur une chaîne privée, on peut voir un pitre solennel mettre en scène des vieillards déglingués et jusqu'à des cadavres pour ébaubir un public que rien n'écœure. L'éventail des amuseurs est, il faut dire, très large. D'un côté, les plaisants sans bassesse, tel le patriarcal Bouvard, les Guignols de Canal +, Canteloup ou Gerra, le charmeur Amadou, et j'en passe... Et puis, sur l'autre bord, les comiques de fosse d'aisance, les acharnés du pilori. Ce qu'on retiendra, c'est qu'avec les seconds le cruel et l'obscène gagnent du terrain.

Notez que la dérision, dans son élan, ne se prive pas de l'autodérision. On s'excuse de l'incongruité d'un mot d'esprit - espèce raréfiée - si par hasard il s'en échappe. La publicité elle-même renonce souvent à marteler son message. Elle abuse du non-sens comme pour démystifier son propre pouvoir mystificateur. Ainsi la campagne, jadis, d'un autocollant ( « Regardez, il n'y a rien à voir »)...

Il résulte de cette grande lessive un mépris désabusé, une frivolité pincée sur l'inconsistance de tout. Dans les arts, avec le dadaïsme, avec le pop art, avec ces pantins fluo de Jeff Koons installés dans les pastels du palais de Versailles, l'incongru fait son cinéma ! De même avec la mode antimode de la nippe et de la fripe. Dérisions de tout !

Dans la satire, l'agressivité devient un composé obligé du spectacle. Sur les plateaux de télévision, combien de combats de coqs pour que des acteurs corrosifs se volent dans les plumes ? La moquerie cède à la raillerie quand ce n'est pas au sarcasme : il faut à tout prix « chambrer ». D'où ce tout-à-l'égout de vannes en tout genre. L'humour de dérision va, sans surprise, de pair avec le déclin de l'admiration. M. de Lapalisse, grand humoriste, concluait qu'à force de ne rien prendre au sérieux on prend au sérieux le rien... Nous y sommes !

L'ennui, c'est que nos humoristes de « bonne mauvaise humeur » s'arrogent, sans humour, la prétention à dire le bien et le mal. A la télé, l'autre jour, chez l'excellent Yves Calvi, nos écorcheurs, sérieux comme des papes, affichaient leur immunité pour répondre aux écorchés plaintifs victimes de leur « méchanceté ». Les écorcheurs avaient le beau rôle : la méchanceté ne connaît pas de frontières. L'air du temps les déplace à sa guise, et le temps n'est pas à la bonté.

Nos féroces bouffons se voyaient assez bien en justiciers, en vertueux serviteurs de la vérité. Au nom d'un humour affranchi de toute décence, ils manient en fait et, sans le dire, l'éditorial de combat. Il est vrai que leurs victimes, avides de notoriété, s'offrent elles-mêmes, en mannequins de foire, à leur pilonnage et associent leurs rires (jaunes) au rire mécanique-voire préenregistré-du public.

La période précédant 1789 a connu, dans une grêle de libelles enragés, semblable débauche d'insultes, mais elle était réservée à des lettrés. Radio et télévision ont démocratisé leur pratique. La démocratie ne s'en trouve ni grandie ni menacée. Mais, ici et là, insidieusement avilie.

Fiel : Animosité plus ou moins sourde, haine contre quelqu'un ou quelque chose.

Editorial : Article de journal émanant de la direction.

Pop art : Tendance artistique contemporaine s'inspirant d'objets de la vie quotidienne.

Libelles : Petits livres.

Document 3 :

Bergson, Le Rire, 1900.

Le rire est, avant tout, une correction. Fait pour humilier, il doit donner à la personne qui en est l’objet une impression pénible. La société se venge par lui des libertés qu’on a prises avec elle. Il n’atteindrait pas son but s’il portait la marque de la sympathie et de la bonté.

Dira-t-on que l’intention au moins peut être bonne, que souvent on châtie parce qu’on aime, et que le rire, en réprimant les manifestations extérieures de certains défauts, nous invite ainsi, pour notre plus grand bien, à corriger ces défauts eux-mêmes et à nous améliorer intérieurement ?

Il y aurait beaucoup à dire sur ce point. En général et en gros, le rire exerce sans doute une fonction utile. Toutes nos analyses tendaient d’ailleurs à le démontrer. Mais il ne suit pas de là que le rire frappe toujours juste, ni qu’il s’inspire d’une pensée de bienveillance ou même d’équité.

Pour frapper toujours juste, il faudrait qu’il procédât d’un acte de réflexion. Or le rire est simplement l’effet d’un mécanisme monté en nous par la nature, ou, ce qui revient à peu près au même, par une très longue habitude de la vie sociale. Il part tout seul, véritable riposte du tac au tac. Il n’a pas le loisir de regarder chaque fois où il touche. Le rire châtie certains défauts à peu près comme la maladie châtie certains excès, frappant des innocents, épargnant des coupables, visant à un résultat général et ne pouvant faire à chaque cas individuel l’honneur de l’examiner séparément. Il en est ainsi de tout ce qui s’accomplit par des voies naturelles au lieu de se faire par réflexion consciente. Une moyenne de justice pourra apparaître dans le résultat d’ensemble, mais non pas dans le détail des cas particuliers.

En ce sens, le rire ne peut pas être absolument juste. Répétons qu’il ne doit pas non plus être bon. Il a pour fonction d’intimider en humiliant. Il n’y réussirait pas si la nature n’avait laissé à cet effet, dans les meilleurs d’entre les hommes, un petit fonds de méchanceté, ou tout au moins de malice. Peut-être vaudra-t-il mieux que nous n’approfondissions pas trop ce point. Nous n’y trouverions rien de très flatteur pour nous. Nous verrions que le mouvement de détente ou d’expansion n’est qu’un prélude au rire, que le rieur rentre tout de suite en soi, s’affirme plus ou moins orgueilleusement lui-même, et tendrait à considérer la personne d’autrui comme une marionnette dont il tient les ficelles. Dans cette présomption (1) nous démêlerions d’ailleurs bien vite un peu d’égoïsme, et, derrière l’égoïsme lui-même, quelque chose de moins spontané et de plus amer, je ne sais quel pessimisme naissant qui s’affirme de plus en plus à mesure que le rieur raisonne davantage son rire.

1. Opinion trop avantageuse de soi-même.

Document 4 :

Charlie Chaplin, Le Dictateur, 1940.