Le plan général :
1) Les objets
peuvent prendre une valeur symbolique et affective.
2) Les objets
façonnent la vie des individus.
Et voici l'une des parties du développement.
Ces documents nous montrent que l'objet peut prendre
une valeur symbolique et affective. En effet, il est, selon Pillon et
Vigarello, lié au corps. Il est l'extension de l'être humain, il remplace
l'organe. Cette continuité entre l'homme et l'objet est si grande qu'ils
forment en quelque sorte une unité, disent ces auteurs. Ce lien n'est pas
seulement technique puisque l'outil, affirment-ils, inspire notre imagination.
Cela veut dire que l'objet est solidaire de nos idées et de nos croyances. On
le voit dans les trois autres documents. Chacun illustre ce caractère symbolique
de l'objet qui dépasse sa simple utilité. Dans La Chanson de Roland, par
exemple, Durendal est un symbole de la chevalerie mais aussi de la chrétienté.
Sa valeur religieuse ne tient pas seulement aux reliques contenues dans son
pommeau. Elle est associée à Dieu lui-même de par son origine puisque c'est un
ange qui l'a donnée à Charlemagne. C'est à cause de cette valeur symbolique que
Roland préfère la briser au lieu de la laisser entre les mains des païens.
L'épée ici représente l'univers du chevalier. Son destin est solidaire de celui
de Roland. On retrouve ce même genre d'association entre l'homme et l'objet
dans le document 4. La guitare est comme une extension de Bob Marley. Sa façon
de la tenir montre son importance. Elle représente la musique et sa carrière.
Elle est personnalisée par deux petites photos et une légende. Mais, en plus,
elle dépasse sa simple personne, un peu comme Durendal dépasse Roland. En
effet, la guitare témoigne de la cause Rastafari et de l'engagement du chanteur
envers l'Afrique. La photo de Hailé Sélassié et la carte jouent un rôle
comparable à celui des reliques de Durendal. Ce sont des objets signifiants,
des emblèmes qui marquent un ensemble de croyances et d'aspirations. Ils font
des objets auxquels ils s'ajoutent, épée ou guitare, des objets cultes. Dans
ces deux cas, l'objet ne se contente pas de représenter la personne qui en fait
usage. En revanche, dans le document 1, la luge de Kane a un sens limité à la
vie de son propriétaire. On peut dire qu'elle est associée à l'enfance de Kane,
à cette époque où il vivait auprès de sa mère. De là vient sans doute la valeur
affective de cet objet auquel il pense juste avant de mourir. Le lien affectif
à l'objet est aussi fort que dans La Chanson de Roland. Dans les deux
cas, l'objet a tant d'importance qu'il occupe les dernières pensées du héros.
On voit donc, à travers ce corpus, à quel point l'objet peut revêtir une valeur
symbolique et affective.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire