1) Vous ferez une synthèse concise, objective et ordonnée des documents suivants :
Document 1 :
[Galaad, le
chevalier vierge, est le fils adultérin de Lancelot. Il est le seul qui réussit
à accomplir la quête du Graal, jusqu'à contempler le mystère de l'univers dans
le vase sacré. Ce vase a contenu le vin de la Cène et a recueilli ensuite le
sang du Christ en croix. Grâce à Galaad, le plus pur et le meilleur de tous les
chevaliers, vont cesser tous les prodiges qui accablent le royaume de Logres.]
Quand Galaad eut quitté Lancelot, il parcourut en tous
sens le royaume de Logres1, au gré du hasard. Il y acheva sans peine
toutes les aventures qui jusque-là avaient déconcerté les chevaliers de la
Table Ronde. Ainsi, lorsqu’il arriva à l’abbaye où gisait le roi Evalach2
et où Perceval avait fait jadis une visite vaine, le vieillard, aveugle et
infirme depuis des siècles, se sentit incontinent soulagé de ses maux. Bon
chevalier, s’écria-t-il, soldat du Christ dont j’ai si longtemps attendu la
venue, tiens-moi dans tes bras, laisse-moi reposer sur ta poitrine ! Tu es
le lis, tu es la rose ; près de toi ma chair, morte de vieillesse, revient
à la vie ! Et, comme il lui avait été prédit, le vieux roi, entre les bras
de Galaad, fut guéri et presque au même instant trépassa.
Tous ceux qui souffraient, les malheureux, les
maudits, pucelles prisonnières, veuves déshéritées, pécheurs qui expiaient
quelque faute ancienne, à son approche étaient délivrés, pardonnés ; tous
le saluaient de la même salutation : Seigneur, soyez le bienvenu ! si
longtemps nous vous avons attendu ! Mais il punissait les méchants, les
violents, chassait les démons, faisait crouler les enchantements : il
était le Rédempteur et le Juge. Cette chevauchée dura cinq ans et se termina au
château de Corbenic3, où Galaad parvint après avoir retrouvé
Perceval et Bohort4. Le roi et tous ceux de la sainte maison firent
fête aux trois chevaliers, car on savait que par eux seraient terminées les
aventures merveilleuses du Graal. On leur présenta d’abord l’Épée brisée, qui
devait se ressouder d’elle-même aux mains du héros élu. Perceval et Bohort
essayèrent en vain d’en ajuster les deux morceaux ; mais à peine Galaad
les avait-il pris en main qu’ils se rejoignirent, de telle sorte qu’aucune
trace de brisure n’apparaissait dans l’acier.
Logres :
royaume légendaire du roi Arthur correspondant à l'Angleterre.
Evalach : roi
qui quitta l'Orient pour la Bretagne où il fut le défenseur des Chrétiens. Il a
été aveuglé et blessé en désobéissant à la voix qui lui interdisait de voir de
près le Graal.
Corbenic :
château du Roi Pêcheur, grand-père de Galaad, où se trouve le Saint-Graal.
Perceval,
Bohort : chevaliers de la Table Ronde.
La Quête du Saint Graal, traduction
Albert Pauphilet.
Document 2 :
Ils s'appellent Motor Mouth, Mutinous Angel, Citizen
Change ou The Eye. Ils gardent leur identité secrète. Ce sont des Real Life
superhéros. Qu'ils luttent contre le crime ou volent au secours des plus
démunis, leur mission : répandre le bien, exactement comme leurs modèles, sortis
tout droit des comics américains.
En octobre dernier à Seattle, un homme est arrêté pour
avoir utilisé sa bombe lacrymogène contre quatre personnes. Phoenix Jones se prend
pour un superhéros et il dit être intervenu pour mettre à fin à une bagarre.
Ce fait divers a révélé au grand jour un phénomène en
pleine expansion aux Etats-Unis. Les Real Life superheroes,
comme on les appelle ici, seraient quelque 300 dans tout le pays. Ils gardent
leur identité secrète. Leur mission, comme l’explique Motor Mouth : lutter
contre le crime et voler au secours des plus faibles.
Alpha Blue : "Pour moi, être un superhéros signifie
« venir en aide aux gens ». Faire en sorte qu’ils n'aient pas à
craindre qu'on leur vole leur sac, ou leur voiture. Qu’ils ne craignent pas
d’être agressés pour quelques dollars."
Pour Cheshire Cat, Motor
Mouth et Black Dog, cela implique de monter la garde à la
sortie des bars et des boites de nuit. Des heures à patrouiller, prêts à
intervenir à la moindre bagarre. Pas toujours facile sans super pouvoirs de se
trouver au bon endroit au bon moment, alors souvent, il ne se passe rien.
Pourtant, chaque week-end, ils endossent leur tenue de superhéros. "Le
costume ça attire l'attention sur ce que l'on fait, explique Cheshire Cat, et
donc sur les problèmes que l'on soulève"
Quelques jours plus tard, nous retrouvons ces superhéros
dans leur quartier populaire d'Oakland en Californie. Après sa journée de
travail, Motor Mouth vient souvent s'entraîner quelques heures chez son ami.
Blackdog est intermittent du spectacle. A 30 ans,
Motor Mouth, lui est assistant dans une école pour des enfants retardés
mentalement. A l'occasion, il travaille aussi comme agent de sécurité. Les deux
mènent une vie ordinaire, si ce n'était ces activités nocturnes auxquelles ils
consacrent beaucoup de temps et d'énergie... "Je me sens totalement
engagé dans cette mission et c'est quelque chose de très positif dans ma
vie. Ça m'apporte un sentiment de satisfaction, de savoir que j'agis pour
rendre meilleur le monde dans lequel je vis."
Pour le docteur Robin Rosenberg qui étudie la psychologie des superhéros,
la plupart des Real Life superhéros
veulent vraiment faire le bien : "Comme les superhéros de
fiction, ils pensent qu'ils ont une mission, un but, un appel supérieur. Et
c'est une manière de l'exprimer. Quand ils marchent et qu'ils tentent
d'intervenir alors qu'ils sont en costume, tout le monde immédiatement les
reconnaît : Oh, ils sont habillés en super-héros. Les gens vont peut être
rire ou sourire, mais ils comprennent tout de suite."
C’est le cas d’Alpha Blue, à Riverside, en Californie
justement. Le jour, le jeune homme est vendeur dans une épicerie, la nuit il
est superhéros. Ce soir, avec ses deux acolytes, ils ont prévu de distribuer
de la nourriture aux sans abris.
Parfois un peu loufoques, souvent généreux et toujours
totalement dévoués à leur cause, ces justiciers masqués ne sont pas prêts
d'abandonner leur costume.
http://www.nouvo.ch
Document
3 :
Publiée dans le Journal of
Experimental Psychology, une étude expérimentale américaine suggère que les
fans de Batman ou Spider-Man puisent dans l’image de leur idole de véritables
ressources d'énergie et de bien-être. Batman, Superman ou encore Spider-Man, si
ces superhéros ont vu le jour il y a plusieurs dizaines d'années, leurs
aventures continuent de ravir des millions de personnes à travers le monde,
certains étant même des fans incontestés. Mais qu'en est-il de leur effet sur
notre mental ? En effet, de précédentes études avaient déjà montré que certaines
personnes se sentent mieux dans leur corps après avoir vu l’image d’un acteur
adulé. Dans le même registre, des chercheurs de l’Université de Buffalo (état
de New York) ont donc procédé à des expériences sur 98 hommes (volontaires),
sélectionnés soit pour être des fans de Batman ou de Spider-Man, soit au
contraire pour être parfaitement indifférents à ces deux superhéros. Au cours
de l'expérience, les scientifiques ont d’abord montré aux ‘cobayes’ des images
de ces personnages – images tantôt sur-flatteuses, avec biscotos ‘boostés’,
tantôt ‘amoindries’, avec muscles réduits. Puis les sujets ont été interrogés
sur leur propre force, leur condition physique ou la taille de leurs propres
biceps – des données vérifiées ensuite grâce à un dynamomètre mesurant la
pression maximale exercée en serrant le poing. Les résultats ont alors montré
que les non-fans avaient tendance à ‘complexer’ (en se sous-estimant) après
avoir observé les muscles de Batman ou Spider-Man. Les fans, en revanche, ont
montré une bonne estime d’eux-mêmes, et – étonnamment – ont fait preuve de plus
de force physique après avoir vu l’image ‘sur-gonflée’ de leur idole… Une façon
de s’identifier à fond au personnage tant admiré ? Probable.
Émeline Ferard, "Psychologie : les super-héros aident réellement leurs fans à se sentir mieux", maxisciences.com
Document
4 :
(...)
Superman est-il vraiment l’incarnation de la justice ?
Superman est un justicier, c’est bien connu. Mais de quelle justice
parle-ton ? Lorsque Mark Millar imagine dans un comic book, un Superman élevé
en URSS qui défend les intérêts du parti au pouvoir, un doute survient :
Superman ne serait-il que le serviteur d’une justice relative à un pays ? A
l’inverse de Batman, qui incarne une justice plus personnelle et réfléchie,
Superman semble adopter une forme de conformisme vis-à-vis de l’idéologie
ambiante. Jusqu’à ce que, dans le numéro 900 d’Action comics, il délaisse sa
nationalité américaine pour se déclarer citoyen du monde et incarner ainsi une
justice plus universelle…
Les origines extra-terrestres de Superman sont-elles un obstacle à son
humanité ?
Superman est un immigré, adopté par la famille Kent. Par son origine, il
n’est donc pas humain, ce qui explique peut-être en partie le rejet dont il
fera l’objet à certains moments. Pour autant, son intégration et l’amour qu’il
porte aux humains nous permet de questionner ce qui fait l’humanité. Est-ce
vraiment une question de gènes et d’origine ? N’est-ce pas davantage une
question d’éducation et de valeurs. La dignité de Superman lui permet de
prétendre à une place au sein de l’humanité, de manière bien plus légitime que
certains de ses ennemis terrestres, qui se comportent de façon inhumaine…
Superman est-il un homme ou un Dieu ?
Kal-El, le nom de baptême kryptonien de Superman signifierait en hébreu «
le petit Dieu ». Nombreux sont par ailleurs les éléments de comparaisons avec
un autre être à la fois divin et humain, qui a fini par périr par amour des
hommes. Mais le rapprochement entre Superman et le Christ nous permet
d’insister sur la dimension médiatrice du Superhéros. Il est cet entre-deux,
qui à la manière de l’ange, fait la transition entre la faillibilité des hommes
et la perfection divine. Il joue ainsi le rôle d’exemple et inspire l’espoir,
sans être trop éloigné, afin de permettre l’identification du spectateur ou du
lecteur, de la condition humaine.
Superman est-il immortel ?
Cette question est rattachée à la précédente. Superman n’est pas un Dieu
puisqu’il est faillible et surtout extrêmement sensible à une roche
extra-terrestre, la kryptonite. Ce talon d’Achille nous amène à affirmer sa
condition de mortel. Les amateurs de comics se remémoreront sa fin tragique
contre Doomsday, tout en la nuançant en rappelant sa résurrection. Le fait que
Superman ne vieillisse pas au cinéma depuis les années 1930 (pour des raisons
scénaristiques) entretient cette ambiguïté.
Superman est-il un surhomme ?
Les questions 5 et 6 nous amèneraient à penser que Superman, s’il est plus
qu’un homme comme l’indique l’adjectif « super », doit être un surhomme.
Attention néanmoins à ce que l’on entend sous ce terme, qui suscite depuis son
évocation par Nietzsche, des interprétations discutables. Le philosophe
allemand entendait par là, la définition d’un but pour l’homme et les
conditions de son autodépassement. Certains comprendront malheureusement la
nécessité d’une sélection par la race et la juste domination des êtres
supérieurs. En ce qui concerne notre héros, remarquons qu’il ne revendique
jamais une quelconque domination sur les hommes et qu’il se considère au
contraire comme leur serviteur. En tant qu’exemple et espoir suscité par sa
bonté, il peut peut-être encourager l’humanité ordinaire à progresser dans ce
sens.
Est-ce que ce sont ses pouvoirs qui font de Superman un héros ?
Si Superman peut être considéré comme un demi-dieu ou un surhomme, n’est-ce
pas parce qu’il possède des pouvoirs et une force sans limites ? Pourtant,
comme nous le montre l’exemple de méchants parfois très bien pourvus de ce
côté-là, il semblerait que le statut de héros implique autre chose qu’une
supériorité physique. Et si les pouvoirs peuvent être indifféremment employés
pour faire le bien ou le mal, qu’est-ce qui préside à leur usage héroïque ? On
peut répondre en remarquant simplement que Superman n’utilise jamais ses
pouvoirs pour son propre intérêt (sauf peut-être quand il emmène Loïs Lane
faire un petit tour dans les airs) et qu’il fait donc de sa force un usage
responsable. Imaginez la sagesse et la force d’esprit nécessaire pour ne pas
abuser de ces capacités extraordinaires... On sait bien qu’un grand pouvoir
implique de grandes responsabilités, et c’est en cela que réside le
Super-héroïsme. (...)
Simon Merle, "Top 10 des questions philosophiques que soulève Superman", topito.com
2) Écriture personnelle :
Le
superhéros a-t-il pour mission de rétablir le bon ordre des choses ?
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