1) Vous
ferez une synthèse concise, objective et ordonnée des documents
suivants :
Document 1 :
On parle aussi du soi-disant fétichisme. Par fétiche on entend ordinairement des objets, des parties ou des qualités d’objets qui, par leurs rapports et leur association, forment un ensemble ou une personnalité capable de produire sur nous un vif intérêt ou un sentiment, d’exercer une sorte de charme, – (fetisso en portugais), – ou du moins une impression très profonde et particulièrement personnelle que n’explique nullement la valeur ni la qualité intrinsèque de l’objet symbolique
Quand la
personne qui est dans cet état d’esprit, pousse l’appréciation
individuelle du fétiche jusqu’à l’exaltation, un cas de
fétichisme se produit. Ce phénomène, très intéressant au point
de vue psychologique, peut s’expliquer par une loi d’association
empirique : le rapport qui existe entre une représentation
fractionnelle et une représentation d’ensemble. L’essentiel dans
ce cas c’est que l’accentuation du sentiment personnel provoqué
par l’image fractionnelle se manifeste dans le sens d’une émotion
de plaisir. Ce phénomène se rencontre surtout dans deux ordres
d’idées qui ont entre elles une affinité psychique : l’idée
religieuse et les conceptions érotiques. Le fétichisme religieux a
d’autres liens et une autre signification que le fétichisme
sexuel. Le premier naît de cette idée fixe que l’objet revêtu du
prestige de fétiche ou l’idole n’est pas un simple symbole, mais
possède des qualités divines, ou bien il lui attribue par
superstition une puissance miraculeuse (reliques), certaines vertus
protectrices (amulettes).
Il n’en est
pas de même dans le fétichisme érotique. Celui-ci est
psychologiquement motivé par le fait que des qualités physiques ou
psychiques d’une personne, ou même des qualités d’objets dont
cette personne se sert, deviennent un fétiche, en éveillant par
association d’idées une image d’ensemble et en produisant une
vive sensation de volupté. Il y a analogie avec le fétichisme
religieux en ce sens : que bien souvent des objets insignifiants
(des os, des ongles, des cheveux, etc.) servent de fétiches et
peuvent provoquer des sensations de plaisir qui vont jusqu’à
l’extase.
Richard von Krafft-Ebing, Psychopathia sexualis, 1886.
Document
2 :
Les
renseignements fournis par l'analyse sur le sens et la visée du
fétiche étaient les mêmes dans tous les cas. Ils se déduisaient
si spontanément et m'apparurent si contraignants que je suis prêt à
m'attendre à ce que tous les cas de fétichisme aient une même
solution générale. Je vais certainement décevoir en disant que le
fétiche est un substitut du pénis. Je m'empresse donc d'ajouter
qu'il ne s'agit pas du substitut de n'importe quel pénis mais d'un
certain pénis tout à fait particulier qui a une grande
signification pour le début de l'enfance et disparaît ensuite.
C'est-à-dire qu'il aurait dû être normalement abandonné mais que
le fétiche est justement là pour le garantir contre la disparition.
Je dirai plus clairement que le fétiche est le substitut du phallus
de la femme (la mère) auquel a cru le petit enfant et auquel, nous
savons pourquoi, il ne veut pas renoncer. Le processus était donc
celui-ci : l'enfant s'était refusé à prendre connaissance de la
réalité de sa perception : la femme ne possède pas de pénis. Non,
ce ne peut être vrai car si la femme est châtrée, une menace pèse
sur la possession de son propre pénis à lui, ce contre quoi se
rebelle cette portion de narcissisme que la Nature prévoyante a
justement attaché à cet organe. (...)
Il
n'est pas juste de dire que l'enfant ayant observé une femme a sauvé
sans la modifier sa croyance que la femme a un phallus. Il a conservé
cette croyance mais il l'a aussi abandonnée ; dans le conflit entre
le poids de la perception non souhaitée et la force du contre-désir
il en est arrivé à un compromis comme il n'en est de possible que
sous la domination des lois de la pensée inconsciente - les
processus primaires. Dans le psychisme de ce sujet la femme possède
certes bien un pénis mais ce pénis n'est plus celui qu'il était
avant. Quelque chose d'autre a pris sa place, a été désigné pour
ainsi dire comme substitut et est devenu l'héritier de l'intérêt
qui lui avait été porté auparavant. Mais cet intérêt est encore
extraordinairement accru parce que l'horreur de la castration s'est
érigé un monument en créant ce substitut. (...)
On
voit maintenant ce que le fétiche accomplit et ce par quoi il est
maintenu. Il demeure le signe d'un triomphe sur la menace de
castration et une protection contre cette menace, il épargne aussi
au fétichiste de devenir homosexuel en prêtant à la femme ce
caractère par lequel elle devient supportable en tant qu'objet
sexuel. Dans la suite de sa vie le fétichiste croit jouir encore
d'un autre avantage de ce substitut des organes génitaux. Le
fétiche, dans sa signification, n'est pas reconnu par d'autres, c'est
pourquoi on ne le refuse pas, il est facilement abordable, la
satisfaction sexuelle qui y est attachée est aisée à obtenir.
(...)
On
devrait s'attendre à ce que comme substitut de ce phallus qui manque
à la femme on choisisse des objets ou des organes qui représentent
aussi des symboles du pénis. Cela peut être assez souvent le cas
mais ce n'est en tout cas pas décisif. Dans l'instauration d'un
fétiche il semble bien plus que l'on a affaire à un processus qui
rappelle la halte du souvenir dans l'amnésie traumatique. Ici aussi
l'intérêt demeure comme laissé en chemin ; la dernière impression
de l'inquiétant du traumatisant en quelque sorte sera retenue comme
fétiche.
Freud,
Fétichisme, 1927.
Document 3 :
Les baskets
sont aujourd’hui les accessoires de modes les plus prisés des
trottoirs de New-York, Londres, Tokyo ou Paris. Athlètes, designers,
rappeurs, graffiti artistes, génies du marketing et collectionneurs
de tout bord ont fait de la basket l’une des sagas les plus
extraordinaires et les plus symptomatiques du 21ème siècle. Comment
un accessoire de sports en salle devient-il l’objet d’un
véritable culte et d’un monstrueux business alimenté par une
compétition sauvage entre géantes multinationales?
Pour comprendre
cette gigantesque folie, il faut revenir au milieu des années 70 à
New-York, où nait dans le Bronx un nouveau mouvement culturel : Le
Hip-Hop.
La culture
hip-hop connaît alors quatre principales disciplines :
le deejaying, le rap, le b-boying (breakdance) et
le graffiti, et que ce soit pour courir ou pour danser, la
basket reste irrémédiablement la plus confortable. La panoplie du
parfait break danseur se construit petit à petit : Chapeau Kangol,
tee-shirt en nylon, jeans et bien évidemment sneakers propres et/ou
neuves.
New-York
devient la Mecque de la basket, les gens ne se regardent plus dans
les yeux, ils se regardent à travers leurs chaussures. Par apagogie,
les chaussures deviennent-elles le miroir de l’âme? Il faut
croire, les b-boys à l’époque ne voient que par leurs chaussures,
qui se doivent d’être en permanence impeccables… Les chaussures
deviennent un moyen de distinction sociale et la grandeur d’un
homme se mesure désormais à son indice de réflexion (dans le sens
physique du terme…) : « plus on brille, plus on assure »
Dans les
premiers concerts de quartiers, la plupart des rappeurs portent le
look b-boys.
Au moment
d’enregistrer leurs premiers disques, la question de l’image
qu’ils souhaitaient présenter au grand public, leur a fait faire
n’importe quoi! Un mix étrange entre Batman, Freddie Mercury et
les Village People. Personne ne savait comment le hip-hop allait
évoluer et les premiers l’ont assimilé à de la pop…
En 1982,
Run-D.M.C. refuse catégoriquement de se conformer au modèle pop en
arborant fièrement sur scène les mêmes fringues qu’ils portent
dans la rue : sportshoes Adidas without lace-up, jeans en bas des
fesses without ceintures, un style bien à eux qui a trouvé son
origine dans les prisons. (...)
C’est en
tournant dans tous les Etats-Unis que les Run-D.M.C. ont constaté
une chose très simple : de Géorgie à Boston, en Caroline du Sud et
du Nord, à Chicago, TOUS sans exceptions portaient des Adidas… Et
ce n’était pas une coïncidence, aussitôt, Run-D.M.C. signait LE
premier contrat sponsoring non-sportif pour montant de 1 million de
dollars.
A partir de là,
les autres marques sportives ont suivi… Fila et Fresh Gordon, Nike
et Heavy D., Converse et Busy Bee ou encore un Adidas qui double la
mise avec les Beastie Boys. Les habitudes de consommation changent et
50% des paires de chaussures vendues ne sont désormais pas dévolues
à une pratique sportive.
Plus tard,
c’est au tour de Michael Jordan et à ses chaussures rouges et
noires, de représenter la marque Nike. L’historique Air
Jordan, qui connait encore aujourd’hui un succès considérable,
sera la première chaussure à obtenir son rôle dans un
long-métrage.
Les baskets
sont alors clairement le symbole hip-hop et l’objet de toutes les
convoitises. Dans les années 90, un américain sur douze porte une
paire de Air Jordan et celle-ci se volaient au moins aussi facilement
que se volent aujourd’hui les iPhones… Se faire planter pour un
iPhone ça craint, pour des chaussures, c’est pire.
Toute une
culture se crée autour de la sneaker et les spécialistes ne sont
pas en manque. Tels de véritables collectionneurs, on parle à
l’époque de chasse à la sneaker : la chasse aux stocks inédits
et chaussures épuisées. Et le vice ne s’arrête pas là…Pour
être dans le coup, il ne suffit plus d’une paire de chaussure, il
faut 3 à 10 exemplaires de chaque modèle… Au minimum trois : une
pour maintenant, une pour dans cinq ans et une pour la collection.
Les sneakers
deviennent alors une obsession si bien que certains passionnés
n’arrivent plus à choisir quelles chaussures porter tellement ils
en ont! Exemple de folie, Damon Dash possède plus de 2000 paires de
chaussures, triées par marque et par couleur… De quoi porter des
chaussures neuves tout les jours pendant plus de 5 ans.
Cependant, la
basket référence reste la Nike, et notamment la Air Force One.
Tout New-York la portait, basketteurs, gangsters, rappeurs… Les
plus grands influenceurs tels que Jay-Z ou Damon Dash l’ont
portée. En 2002, 250 000 paires de Air Jordan sont vendues aux Etats-Unis,
contre 15 millions de Air Force One. Cette chaussure devient le
modèle le plus vendu de l’histoire grâce au Hip-hop et à la
culture de la rue… Le budget du plan de communication sur ce modèle
s’élève à zéro dollars, nada, niente….
La suite? Comme
d’habitude, les marques concurrentes ont pris exemple… En
2003, Jay-Z signe un partenariat avec Reebok et lance sa propre
ligne. La S. Carter, qui avait été édité à seulement 10 000
exemplaires connait un succès considérable et tous les stocks sont
épuisés en moins d’une heure. La racaille la plus réputée du
rap américain sera signée par Reebok sous la filiale Rbk. Les deux
plus gros contrats, 50 cents et Jay-Z, pulvériseront tous
les records de l’histoire de la marque avec une augmentation de
vente de plus de 350%. Dans la foulée, Pharrell Williams s’associe
à A Bathing Ape et lance la ligne Ice Cream. Missy Elliot signe avec
Adidas, et même Nike refait visiter ses modèles cultes par des
ex-vandales.
Le business de
la basket est aujourd’hui estimé à plus de 26 milliards de
dollars dans le monde dont 20% proviennent du sport et 80% du hip-hop
et de la mode urbaine, autrement dit, le lifestyle. Alors, on dit
quoi? Merci la culture hip-hop…
Mathieu
Badier, "Sneakers, le culte des baskets",
www.digitalsport.fr
Document
4 :
Max
Berliti, "Adidas Stan Smith sneaker burger".
Max
Berliti est un
artiste peintre graffeur français contemporain.
2)
Les cultes des objets obéissent-ils à des logiques différentes ?
Je viens travailler dessus: c'est dur, dur!!!
RépondreSupprimerJ'ai rédigé la rédaction de la synthèse si vous souhaitez la recevoir envoyez moi votre mail..
SupprimerBIEN A VOUS.
ISABELLE ROUX
Bonjour,
SupprimerLe sujet sur le fétichisme me semble incontournable mais je trouve les deux premiers textes vraiment difficiles. Je serais vraiment intéressé par votre travail sur ce sujet de synthèse.
Bien cordialement,
David Martin
mon e-mail : dmartin145@hotmail.com
bonjour,
Supprimerj'aimerai consulter votre rédaction. Voici mon mail zanifu@get2mail.fr
Cordialement
bonjour,
Supprimerj'aimerai pouvoir consulter votre synthèse, ainsi que votre tableau de confrontation si vous l'avez réalisé.
mon mail : regaldine@live.fr
merci par avance
Bonjour,
Supprimerje souhaite consulter votre synthese merci de me faire parvenir tous vos documents.
tm.rollando@Laposte.net
Bonjour, je suis intéressé par votre synthèse.
SupprimerVous pouvez me la faire parvenir a l'adresse flobu31@hotmail.fr
Merci d'avance pour votre réponse,
Cordialement.
Bonjour,
SupprimerJe suis également intéressé par votre synthèse Isabelle Roux car je galère ...
Voici mon adresse mail :blondehorse44@hotmail.fr
Merci d'avance
Cordialement
Une certaine Isabelle Roux propose une rédaction (commentaire du 12/03/05) mais elle n'a pas laissé de mail.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerSerait-il possible de m'envoyer votre synthèse ?
AMACLE@ims-nantes.com
En vous remerciant,
Cordialement.