Doit-on s'affranchir des objets ?
Plan :
1) L'homme ne doit pas
s'affranchir des objets.
Argument 1 : A première
vue, on pourrait penser qu'un affranchissement total serait impossible. Exemple
: Même Diogène utilisait et possédait quelques objets. Or à l'impossible nul
n'est tenu.
Réfutation de
l'argument 1 : Cependant, ce n'est pas impossible de vivre sans objet. Exemple
: Un ermite comme Siméon le Stylite ou un enfant sauvage comme Victor de
l'Aveyron n'ont-ils pas vécu sans objets ?
Argument 2 : Se passer
des objets reviendrait à vivre comme un animal. Ce serait perdre son humanité.
On suppose que l'homme se distingue de l'animal par sa capacité à fabriquer et
utiliser des objets (des outils en particulier). On ne voit pas pour quelle
raison l'homme aurait le devoir de ne pas être humain. Ce serait
contradictoire.
2) Mais s'affranchir
des objets peut signifier autre chose que s'en passer totalement. Certes nous
dépendons des objets parmi lesquels nous vivons. Mais cette dépendance n'est
pas une addiction.
Argument 1 : Elle le
devient si notre attachement à l'objet nous cause une gêne, une souffrance et
nuit à notre équilibre. Ainsi certains souffrent de leur dépendance à la
cigarette, au jeux vidéo, au portable. Alors, l'affranchissement consiste en ce
cas à maîtriser l'usage de l'objet, à être capable de s'en passer ou de moins
l'utiliser. Le devoir se trouve en ce cas motivé par une raison qui est le
bien-être, l'équilibre ou la santé.
On peut donc penser
qu'il est impératif de rester maître de l'objet et de ne pas aliéner sa liberté
par une dépendance périlleuse.
Argument 2 : Peut-être
faut-il aller plus loin et dire que nous avons le devoir de nous libérer d'un
surcroît d'objets même si nous n'en sommes pas esclaves. C'est la position de
Gandhi qui prônait la simplicité volontaire afin de réduire les inégalités. En
ce cas le détachement vis à vis des objets est destiné à éviter une souffrance
sociale et non une souffrance individuelle.
Kant pense que l'homme
a le devoir de perfectionner son humanité et de concourir au bonheur d'autrui.
Ces devoirs sont ce qu'il appelle des devoirs imparfaits parce qu'ils n'ont pas
de limite. La façon de remplir ces devoirs varie selon les cas.
Abandon de l'argument 2
: La pauvreté volontaire est-elle une façon de contribuer au bonheur d'autrui ?
Ce n'est pas certain. Il faudrait prouver que les inégalités sont mauvaises
pour l'homme, ce qui reste à démontrer.
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