mercredi 14 mai 2014

sujet culture générale 2014

Première analyse :
Un sujet qui ressemble beaucoup à celui de l'an dernier : trois documents sur les échanges numériques et un document sur la conversation "à l'ancienne".
On pouvait faire le même type de plan qu'en 2013 (pour ne pas se compliquer la vie) :
1) Ce qui demeure à peu près identique dans les échanges de paroles.
2) Ce qui a changé, ce qui est nouveau.

Document 2 :
Le texte de Janin fait une distinction entre la conversation en général et son art très poussé, comme on ferait la différence entre le simple jeu du violon et l'art du grand violoniste.
En effet, il nous dit que peu de gens savent pratiquer le langage de la conversation véritable. Il s'agit d'un art propre à une société d'élite, de bonnes manières, etc.
On peut percevoir une première définition (§ 1) qui implique aussi bien les non-dits que les mots et la gentillesse aussi bien qu'une certaine méchanceté. Puis, une deuxième définition (§2 et 3), cette fois de la conversation superfine, la conversation atticiste ou parisienne. Il y a une certaine contradiction entre les deux : la calomnie, l'absence de pitié et la médisance du paragraphe 1 relèvent de la méchanceté, tandis que la conversation de salon ou d'agora est, selon Janin, exempte de passion méchante, tempérée par la politesse. 

Esquisse de plan (sans les détails) :

1) Constantes de la conversation :
Le bavardage :
On parle sans avoir rien à se dire, on échange des propos superflus (document 2), on exprime toutes les émotions (document 3), on substitue l'indifférence à la dialectique (document 4).
L'amusement :
Les citoyens grecs, selon Janin, se divertissent dans la parole démocratique, les jeunes jouent avec le langage (document 3), on prend soin d'écarter les dissemblances qui peuvent fâcher (document 4), on double le plaisir en ayant recours à l'image (document 1). 
2) Variables :
On n'utilise plus un langage aussi raffiné (document 2 et 3).
On écrit à distance (document 3) ou on mélange le face à face et le numérique (document 1), au lieu de parler sur l'agora ou dans un salon (document 2).
On communique de plus en plus avec ses "clones" au sein d'une micro-communauté fondée sur le plaisir fusionnel (document 4).

Ce n'est qu'une esquisse. Je trouve ce corpus plutôt pauvre, il n'y a pas grand chose à tirer de la photo, le texte de Janin est un peu bavard et répétitif avec une chute spirituelle, le texte de Monod ne développe guère les conclusions de l'enquête de Turkle, pour finir le texte d'Ippolita me semble vraiment pitoyable par ce préjugé galvaudé de "narcissisme", de refus de la différence, dont il accable les usagers de Facebook... Ce dernier document procède d'un mépris élitiste et aveugle à l'égard des jeunes en particulier, et évidemment des jeunes les moins cultivés... En plus, sur le plan conceptuel, ce document 4 est vraiment flou. Opposer la prétendue "homophilie" (terme que tous les dictionnaires définissent comme attirance pour les personnes de même sexe) à une "affinité" qui serait son contraire et qui n'est nullement définie, c'est un peu n'importe quoi. Prétendre que les usagers de Facebook ne connaissent qu'une communication groupale qui gomme les différences et appauvrit le partage, c'est extrêmement contestable. Il suffit de connaître un tout petit peu les échanges des militants, activistes et membres d'association (tels que, par exemple, les militants LGBTQIA ou les anarchistes) pour saisir la fausseté dérisoire de cette affirmation. On ne voit pas pourquoi "liker" les mêmes idées, les mêmes musiques, les mêmes images signifierait le refus de la différence, pourquoi partager les mêmes valeurs en somme interdirait la nuance et le désaccord...

3 commentaires:

  1. assez d'accord avec vous !
    beaucoup de travail de préparation pour pas grand chose, et quel intérêt de choisir un thème si on crée pas un sujet à la hauteur ??

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  2. Coucou ;)

    Je viens pour poster les brouillons de l'introduction et de la conclusion de mon argumentation dans l'espoir d'avoir quelques avis positifs sur ce que j'ai fais...

    Je me suis permis à quelques petites envolées lyriques malgré moi, c'est mon style d'écrire, quelque chose d'assez personnel, je ne pouvais pas trop m'en empêcher, je ne voulais pas d'une approche "classique" comme on en voit sur la majorité des copies mais quelques chose de plutôt... Original ! Je ne sais pas si ça pourra jouer en ma faveur ou en ma défaveur, j'imagine que c'est vraiment selon le jury mais bon... Si quelqu'un peut plus ou moins m'estimer une petite note au niveau de l'argumentation n'hésitez pas ! Je suis en gros stress à attendre jusqu'au 24 juin les résultats là ! Rrrrh! Je précise qu'en dehors de l'intro et la conclusion, le style d'écriture est assez différent et plutôt "simple". Vous remarquerez une impression de redondance, j'ai fais une sorte de contraste de l'intro à la conclusion, je ne sais pas non plus si cela serait apprécié ou non...

    INTRO/
    "Le soleil est là, les oiseaux chantent, il faut beau, un paysage de rêve se présente. Les enfants jouaient, seuls, dehors. Les parents se baladent avec eux ou vaquent à leurs occupations professionelles ou aux tâches ménagères et ne se préoccupaient pas des risques : quels risques? ils s'amusent! Ils jouent avec des billes, à cueillir des marguerites, à rencontrer d'autres personnes, à découvrir les joies de la nature... Petits et grands enfants mais également les adultes ! Certains adolescents rencontrent et vivent leurs premières histoires d'amour, d'autres se promènent avec leurs parents et leur en parle...
    Une vingtaine d'année plus tard, tout -ou presque- a changé. Les échanges entre les individus ont également radicalement changés : nous analyserons surtout si l'on peut en juger une dégradation de ces échanges mais tout d'abord, dans une première partie, nous examinerons de quelle manière ces échanges ont évolués."


    CONCLUSION/
    "Le soleil est là, les oiseaux chantent, il fait beau, un paysage de rêve de présente. Il n'y a pas de signal wifi dehors. Les enfants sont dans leur chambre sur leur téléphone, leur tablette et leur ordinateur. En même temps! Les parents craignent qu'ils soient en contact avec des réseaux de sectes, de pédophiles, de mauvaises personnes, mais ils sont en sécurité : ils sont chez eux ! Dehors en revanche, ils pourraient rencontrer des inconnus : et si cela tournait mal? Certains adolescents rencontrent leur énième amour sur des sites de rencontre et vivent cela par téléphone et par webcam, c'est leur vie privée : hors de question d'en parler à leurs parents. Certains lisent des articles sur des blogs, l'herbe n'est plus faite pour les promenades mais pour fumer : c'est courant, parait-il, sur internet. C'était parti pour être une belle journée mais les choses ont changées et se sont dégradées : les rencontres réelles quand ces individus seront contraints de se voir, ne se limiteront qu'à des échanges avec pour principal sujet les réseaux sociaux et les regards seront plus tournés vers les smartphones que vers leurs interlocuteurs. Les temps ont changés, les échanges se sont dégradés...."

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    1. Je suppose que c'est pour l'écriture personnelle. Ces deux descriptions contrastées sont plutôt amusantes et vivantes. Cela peut plaire au correcteur qui lit des dizaines d'amorces et de conclusions à peu près similaires. Personnellement, en tant que correcteur, j'apprécierais, mais j'attache plus d'importance à la qualité et à la pertinence de l'argumentation. Le plan que vous annoncez est correct. Mais votre conclusion me paraît fausse. Il n'y a aucune raison sérieuse de prétendre que les échanges se sont dégradés à cause du numérique, ni même qu'ils se soient dégradés tout court. Ce sont les technophobes qui le font croire mais ils n'en ont aucune preuve. Il faut se garder des impressions, des cas particuliers dont on fait des généralisations abusives. L'interprétation de la photo est significative à ce sujet. Des copies que j'ai corrigées et certains de mes collègues voient dans cette photo l'isolement créé par les NTIC, une nouvelle solitude de l'être ensemble. Je ne suis pas du tout d'accord. C'est comme si on disait que les gens qui se montraient des albums de photos ou des lettres ou qui regardaient ensemble des livres, brisaient l'unité du groupe. Je ne suis pas sûr que la photographe ait voulu signifier une détérioration des contacts et un accroissement de la solitude. Et, si telle était son intention, ce n'est qu'une opinion. Je reprocherais à votre conclusion de nous enfermer dans une opinion très contestable.

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